Il n’y a pas d’âge pour se faire dépuceler… Quoique, il faut bien que cela arrive un jour .
Dans le vin, j’ai l’impression d’avoir déjà eu plusieurs vies, plusieurs dépucelages…
Du genre :
LE PREMIER DEPUCELAGE DE TOUTE TA VIE :
Tu ne sais pas encore si tu aimes le vin, tu n’as que 6 ans et le vice meilleur sommelier du monde réussit à te faire mettre ta Game-Boy de côté pour t’inviter à tremper tes lèvres dans le divin p’tit jus de raisin. Avec un Gewurztaminer VT de chez Faller, c’est toujours plus facile qu’une vieille picrate je l’avoue (je ne cite pas le sommelier en question par souci de délation, un mec de 37 ans qui dépucèle un jeune garçon, même avec du vin, et bien il peut avoir des ennuis… En France, il faut s’méfier, on n’sait jamais…) .
LES AUTRES DEPUCELAGES, CA FAIT QUAND MÊME MOINS MAL…
Bref, passons les détails et attelons-nous au dernier dépucelage, je ne vais pas vous déblatérer toute ma vie quand même, sauf si vous me le demandez bien sûr .
LA RENCONTRE QUI TUE SA MERE
Bon, direction Bordeaux. Objectif : Enrichir ses connaissances sur les vins du monde… Notamment sur la gamme proposée par Valade et Transandine.
Jusque là, je me refusais de m’intéresser à ce qui se faisait en dehors de la frontière française… Pas par manque d’envie, mais plutôt parce que je me disais que je ne m’orienterais vers ces vins là qu’une fois que je maîtriserais le vignoble français sur le bout des doigts… Et les vins aussi… Petit problème. Avec l’effet du nouveau millésime, des nouveaux vignerons, j’ai l’impression de tourner en rond, de recommencer avec la même pression, tout goûter, tout connaître…
Et puis les vins du monde, ça m’a toujours un peu impressionné… J’ai attendu d’avoir trente, mais le jeu en valait vraiment la chandelle…
Un Meilleur Sommelier du Monde (oui oui du Monde) comme formateur, c’est un bon début… Le problème, c’est lorsque tu as un Wikipédia sur pattes en face de toi, tu as intérêt à être bien accroché dans son siège, et ton stylo à bien fonctionner… Alors quand un deuxième cerveau des vins étrangers s’associe à lui pour causer des vins, tu te demandes pourquoi tu ne t’es pas informé plus tôt sur le sujet… Histoire de pouvoir tenir la conversation…
Par exemple, les gars, ils sont capables de te redonner le nom de la ruelle dans laquelle ils ont rencontré un autre sommelier français parti lui aussi à la conquête des vins du monde. Ca se trouvait sur l’Ile Santorin, du côté de la Vallée de Pyrgos, dans la rue du Persycos, le mec portait une chemise verte à pois et sentait le musk.
Ah oui quand même ! Si on avait la même facilité pour retenir les choses, on serait tous meilleurs sommeliers du monde…
La Grèce, l’Afrique du Sud, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l’Italie, la Croatie… Bah mince alors, ils boivent bon à l’étranger… Et les vins français ne sont pas les seuls à en être la raison.
Allez ! Un peu d’entrain ! Tentez l’aventure… Pourquoi pas pour une première, plongez dans le grand bain en ouvrant, par exemple, un Sauvignon Section94 (ce n’est pas le millésime, on est d’accord…) de chez Dog Point dans le région de Marlborough en Nouvelle-Zélande… Les Cotat et les Dagueneau sont loin derrière, loin loin loin… Et loin de moi l’envie de faire le malin, c’est extra bon, c’est comme ça, c’est la vie…
Allez j’vais m’ouvrir un petit vin du Forez, faut pas pousser le bouchon trop loin quand même !
**Merci à Claude Gilois et à Olivier Poussier pour leur disponibilité. Ils ont su faire passer leur passion et l’échange sur le PX 1946 de la Maison Toro Albala restera gravé dans ma mémoire, je suis sorti tremblant de cette discussion, ému, terrifié mais à la fois rempli de joie !