BINBIN A LA QUÊTE DU FAMEUX VIN DE L’ÎLE DE LA REUNION

Binbin ne sera pas en France pour ces fêtes de fin d’année, enfin, ce n’est pas tout à fait vrai.

N’aimant guère les longs hivers, j’ai opté pour une migration sur l’île de la Réunion avec quelques ami(e)s, histoire de vérifier si cé un péi ou sa fé so…

Pas question pour autant d’oublier ma passion… Et Jacky Logel, mon compère vigneron n’a pas manqué de me le rappeler en m’expliquant que c’était la pleine période des vendanges à cette époque.

Même quand je fuis ma Vallée du Rhône, le vin me suit… Je ne lui dis jamais non. ( On dirait BinBin et Milou, pardon Tintin et son fidèle compagnon)

Goûter des vins de la Réunion sera une grande première et je ne jouerai certainement pas la carte de l’à-priori.

Saviez-vous que du vin était produit là-bas?

Saviez-vous que même là-bas, la Saint Vincent existe?

Pas d’écrit pendant trois semaines, il est temps pour Binbin de mener son enquête et de presque tout vous raconter sur les vins de la Réunion (le reste se fera au retour).

En attendant, voici un peu de lecture (de quoi tenir trois semaines):

LE VIN A LA RÉUNION, CA NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI:

Vers 1860, la vigne est introduite à Cilaos d’abord pour ses fruits. Il s’agit du cépage Vitis Lambrusca (cépage dit producteur direct ou produisant des vins foxés, en France, c’est la Vitis Vinifera qui est cultivée), l’Isabelle. Le climat tempéré et sec de Cilaos se révèle très bien adapté à ce cépage qui possède une très bonne résistance aux maladies et une très forte productivité.

Des essais de vinification sont effectués en 1915. La tradition orale rapporte que Charles Picot est le premier à produire du vin au Peter -Both, après avoir observé la technique en métropole où il a combattu pendant la Première Guerre mondiale.

Cependant, le vin produit serait de médiocre (on en reparle en Janvier) qualité en raison du cépage cultivé (ce que je vous disais plus haut, la vitis lambrusca n’est pas la variété de vigne la plus adéquate pour réaliser du bon vin). En effet, la sévère attaque du phylloxera , qui ravage les vignes de la France métropolitaine en 1868 , entraîne l’interdiction d’introduire dans la colonie des cépages plus nobles cultivés dans les vignobles renommés, à cause de leur sensibilité à la maladie. Par conséquent, Cilaos ne peut évoluer vers une production de vins de qualité, ceci jusqu’à une période récente.

En 1975, un décret de loi interdit la production de vin à partir du raisin Isabelle. Pourtant, il reste profondément ancré dans la tradition de Cilaos. Vendu en bord de route ou dans les petites épiceries, il a la fâcheuse réputation de rendre fou (certains vous parleront aussi de méthanol, au même titre que certains cépages interdits en France comme le Noah, le Clinton ou le Cunningan, mais que quelques vignerons n’hésitent pas à replanter, c’est un autre débat).
C’est à la fin des années 80 qu’une dizaine de viticulteurs du cirque de Cilaos décident de relever le défi d’une viticulture moderne.

En 1992, le Chai voit le jour et les premières vinifications sont effectuées en 98. D’année en année, la production se bonifie. La reconnaissance vient en 2004 avec l’appellation « Vin de pays de Cilaos ». Aujourd’hui, le Chai produit environ 50 000 bouteilles par an.

MAIS QUI EST KAISER SAINT VINCENT?

Né dans une famille noble à la fin du 3ème siècle, à Huesca, petite cité espagnole au pied des Pyrénées, Vincent décide très jeune de devenir homme d’église. Il devient diacre puis archidiacre à Saragosse.

A cette époque, les chrétiens sont pourchassés à travers tout l’empire romain. Vincent est emprisonné et torturé. De nombreux miracles sauvèrent l’infortuné de la mort. Pourtant, après d’atroces souffrances, Vincent rendit son dernier soupir le 22 janvier 304.

Selon certains, le choix des vignerons de prendre comme patron Saint-Vincent, a été effectué ainsi parce que le mot « vin » se trouve dans le prénom du Saint. On a fait valoir également qu’une roue de pressoir avait été utilisée pour torturer Saint-Vincent. D’autres évoquent aussi l’activité du diacre qui, à l’autel, verse le vin dans le calice. D’autres estiment que le culte du saint s’est implanté d’abord en Bourgogne. Patron de cette région, il devint plus spécialement celui des vignerons bourguignons avant de rayonner en Champagne, les deux régions étant très proches et très liées. Aucune de ces hypothèses n’a reçu de confirmation historique certaine et le mystère reste entier.

En métropole la fête de la Saint-Vincent est synonyme de repos pour les vignes, donc de temps supplémentaire et de libre pour les vignerons qui peuvent rendre hommage tranquillement à leur Saint patron.

LA SAINT VINCENT A CILAOS …

Tous les ans, au mois de janvier, en pleines vendanges, les vignerons du cirque de Cilaos rendent hommage à leur patron. Le temps d’un week-end, la fête de la Saint-Vincent envahit les rues du village.

L’événement : un week-end de fête

15 jours à peine après le coup d’envoi des vendanges, la Confrérie du Pied de Raisin, le Chai de Cilaos, le Commissariat à l’Aménagement des hauts, la ville de Cilaos et la Maison du tourisme de Cilaos célèbrent la Saint-Vincent, patron des vignerons.

La Confrérie du Pied de Raisin est une association qui a pour objectifs : d’étendre et promouvoir la renommée du vin de Cilaos, de rassembler les amateurs de ce vin régional à l’échelle nationale et internationale, de sauvegarder le patrimoine viticole de Cilaos et de développer une image de vin de terroir de qualité, reconnu à travers la labellisation de « Vin de Pays ».

Le public retrouve les membres de la « Confrérie du Pied de Raisin » pendant un week-end à travers des animations : repas champêtre, défilés dans les rues de Cilaos, dégustations, retraite au flambeau, possibilité de suivre une cérémonie d’intrônisation…

C’EST A BINBIN DE JOUER…

Oui, comme dirait mon amie journaliste Sophie Senty, mon texte fait au moins 5000 signes (lettres), c’est beaucoup. C’était le minimum pour un blogueur qui passe 3 semaines à la Réunion. Alors vive les Mouettes & Wine Lovers (ce prononce MAWL à Lyon), attention aux crises de foie (oui, oui, généralement on n’en fait pas qu’une), pensez aussi à boire de l’eau et pour le reste, buvez bon! Je m’en vais tester pour vous les vins de la Réunion, et j’espère boire aussi bon que vous… Au pire, ce sera « rhum charrette ». Je vous tiens au jus… de raisin!

Vous l’avez compris, vous aurez les photos au retour… Je rêve d’un prochain voyage en Polynésie comme prétexte pour aller goûter un nouveau vin.

MON PROGRAMME?

Ne soyez pas trop curieux… Envieux fera l’affaire… Programme bouillant et frissons garantis. Parachute, canyoning, parapente, plongée, Piton des Neiges, Mafate,  Cilaos… Et tout le reste…

Passez de bonnes fêtes !

LA SUITE DANS LES AVENTURES DE BINBIN FOUDEVIN!

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LES VINS CHINOIS SONT-ILS MEILLEURS QUE LES VINS FRANCAIS?

Je ne citerai pas ma source mais je l’en remercie pour cette information. Un grand coup de maître réalisé de la part de nos voisins asiatiques. Un jeu médiatique, et encore une belle manipulation journalistique. Les vins chinois ont explosé des vins français, pardon des « BorWdeaux ». http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20111214trib000671214/sacrilege-les-vins-chinois-consideres-meilleurs-que-les-vins-francais-.htmlQuand j’observe la sélection des vins français (issus du négoce bordelais), je ne peux m’empêcher de sourire…

Ne connaissant pas les vins chinois, je préfère m’abstenir à leur sujet.

Mais revenons-en aux faits : Peut-on comparer vins chinois et vins français, 35 ans après avoir perdu face à des vins californiens?

Quelle satisfaction de voir des vins chinois gagner contre des bordelais! A ma grande désolation, pas un des vins français choisit n’a d’autre intérêt d’avoir été sélectionné que d’augmenter ses points de marques (brand marketing) et de ce fait, d’étendre sa visibilité à l’échelle interplanétaire (oui, la Chine est une autre planète).

La sélection des vins :

Il est clair que celle-ci n’a rien à voir avec la sélection de Spurrier en 1976 à l’Intercontinental : Un Chardonnay Montelena 1973 avait largement « battu » le Meursault de chez Roulot et le Bâtard de chez Ramonet (à l’époque Ramonet Prudhon). Pour les rouges c’était pareil Stag’s Leap 73 avait battu un Mouton Rotschild 1970.
Les personnes présentes à la dégustation n’étaient pas n’importe qui : Dovaz (mon idole), Aubert de Villaine (DRC)…. Mais pourtant…

Je persiste à dire que nous sommes Tous des daltoniens du goût, et que  là où certains auraient vu vert, d’autres ont vu rouge.
Comment peut-on organiser des dégustations comparatives, il faut me l’expliquer; en effet, je trouve cela absurde qu’on ne compare pas :  même terroir, même cépage, même millésime.
On ne compare pas un sprinter européen et un sauteur en longueur américain, pourtant, tous les deux font de l’athlétisme. Alors, antinomie ou pas?

Ces trucs, c’est bien pour la masturbation cérébrale. Les chinois ont dû atteindre l’orgasme ultime. Tant mieux pour eux, je n’ai aucun doute quant à la qualité de leur vin ou même au potentiel de leur terroir (quoique, au regard des vins qui ont servis d’adversaire, un peu si…)

L’Asie à la conquête du monde :

Les chinois, comme les japonais ont conscience depuis des siècles qu’ils peuvent produire du vin de qualité. Jean Robert Pitte le relate fort bien (et je vous recommande de le lire) dans son superbe écrit : « Le désir du vin à la conquête du monde », Chapitre : « Lent mais irrésistible progrès de la culture du vin en Asie ». Depuis 1634, les européens tentent de changer les traditions et d’inculquer la culture « vin » aux asiatiques. Mais on y tend, bien sûr, pour l’instant ils en sont encore au Jack Daniel’s+thé vert, mais ils arrivent en force, et de surcroît, commencent à produire des vins de qualité. Ils s’approprient aussi les services des plus grands oenologues français. Ils ont un terroir, c’est certains. Mesdames messieurs les bordelais, ne tendez pas le sarment pour vous faire battre, vous affrontez déjà Goliath.

La Chine :

En Chine, vous avez sûrement entendu parler de l’antique vignoble du Xinjiang (non, non il n’y a pas que le poivre du Sichuan qui existe). Celui-ci connaît un nouvel essor avec le développement du tourisme intérieur en Chine. La différence entre nos deux pays : La longueur et la rigueur des hivers imposent aux vignerons d’avoir recours à des techniques fort contraignantes. Je vous passe les détails… (allez non) : vignes effeuillées et élaguées directement après la vendange puis couchées, sarments enroulés autour du cep… L’ensemble est recouvert pendant environ 5-6 mois… Bref, c’était pour info.

En plus de vendre nos domaines aux chinois (le 1er Latour Laguens en 2008 et aujourd’hui une quinzaine), on accepte de les comparer (pour le coup il ne s’agissait pas de châteaux mais des vins issus de la négoce) et de se faire botter le c.. . De surcroît, les vins ont été sélectionnés en fonction de leur prix d’achat (les taxes chinoises n’ont pas été prises en compte, je vous laisse imaginer le non-sens). Autant leur donner l’argent du beurre directement tant qu’on y est. Pardonnez-moi, c’est déjà fait.

Terroiristes…

Non, non, je ne suis pas un terroriste, juste un Terroiriste qui défend les Jura de chez Fanfan et autres(oui on s’en est dézingué un hier wahoooooooooo, que c’est bon), les Mondeuse de Savoie et autres(Une de ces mondeuse « Quénard » sortie en AOC Côte-Rôtie à l’aveugle). Mais pas que… Vallée du Rhône, Alsace, Val de Loire, Provence, Languedoc, Roussillon… Bref tout ce qui est bon est bon, la vérité est dans le verre, qu’on se le dise. Et quelques uns de ces vins, j’en suis certain, auraient éclaté toute la petite famille de Bordelais et de Chinois qui ne jurent que par la médiatisation et qui oublient de faire du bon. Qu’ils y restent ils s’en boufferont la grappe, et s’y brûleront la barrique.

Journalistes, chinois, bordelais, vignerons, (mais pas nous), tous attendaient le verdict. On n’en aurait pas entendu parler si les bordelais avaient gagné. Toutes ces personnes s’obstinant à faire du lobbying autour de dégustations aussi peu instructives n’ont définitivement rien compris au vin. Leur soif d’argent se fait sentir jusqu’aux contreforts de la Vallée du Rhône. On vend du vent. C’est encore, ma foi, une belle preuve de manque de savoir-vivre et surtout un sacré manque de goût (excusez pour le double sens). Des journalistes sûrement pas spécialisés dans le vin mais qui relatent leurs tribulations bachiques pour gagner leur pain en racontant des tissus de conneries.

Au regard de cet écrit, leur petit jeu a bien fonctionné puisque moi aussi, j’en ai parlé.

LA SUITE DANS LES AVENTURES DE BINBIN FOUDEVIN!

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