BINBIN CHEZ LES HELVETES #Vinocamp

Qu’on se le dise, le vignoble suisse m’était quasiment inconnu jusque là… Quelques cuvées dégustées en France avec des amis mais rien qui ne me permette dans faire un vrai sujet, ni me donne l’envie de m’y intéresser plus que ça. Mais voici que soudainement…

Comment ne pas succomber avec un paysage pareil ?
Comment ne pas succomber avec un paysage pareil ?

Outre les bienfaits relatifs aux rencontres et aux échanges lors des différents Vinocamps, (évènements rassemblant différentes catégories d’amoureux du vin : web marketing, producteurs, blogueurs, sommeliers, amateurs tout simplement se réunissant dans le but de résoudre ensemble différentes problématiques relatives au segment vin), il y a également l’importance de pouvoir découvrir un vignoble, en France voire même dans un autre pays et ainsi, de rencontrer les acteurs de ces régions viticoles.

Le duo Japiot-Anne-Victoire Montrozier
Le duo Japiot-Anne-Victoire Monrozier

L’équipe de l’EHL ( Ecole Hôtelière de Lausanne ) et le duo Grégoire Japiot/Anne-Victoire Monrozier (Aka Miss Vicky Wine) nous avaient concocté un programme alléchant (conférence sur diverses thématiques, dégustation, dîner de gala, rencontre avec Paolo Basso-Meilleur Sommelier du Monde 2013, découverte du vignoble suisse)…

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Les élèves suisses ont montré un sens de l’accueil et une organisation hors-paire. Tout était réglé comme une horloge et tiré à 4 épingles, un sacré modèle sur ce plan là !

Paradoxalement, c’est en dehors de l’enceinte de l’école que je me suis aperçu d’un constat frappant :  » Les français ne sont pas toujours les bienvenus, malgré les bienfaits que cela procure au tourisme et de fait à la dynamique économique « . Autant ne pas s’étendre sur le sujet, les raisons sont certainement multiples (Cela commence par l’histoire du pays). Je ne jugerais pas cette forme d’accueil, elle m’a étonné, tout simplement … J’espère simplement que tout cela n’est que façade, ceci dans l’unique but de mieux protéger certains intérêts. Un pays dans lequel la discrétion et le fédéralisme sont de mise, et dont les limites se situent actuellement, pour en revenir au vin, au point quasi liminaire au pourcentage d’exportation de ce dernier, à hauteur de seulement 2% ( Espérance d’augmentation du marché du vin à l’export : 5% d’ici 2020 ) dans un pays qui consomme de manière complètement inversée, 70% de vins étrangers…

Le débat entre les vignerons et un des membres de l’interprofession a permis de justifier ce chiffre. Voici ce qui résulte de l’échange, en somme, comment solutionner ce chiffre faible et faire progresser les ventes de vins suisses à l’étranger. Tous ont conscience du problème, mais ne sont pas nécessairement d’accord pour actionner une politique de communication révolutionnaire ni prêts à s’unifier à ce jour :

-Une communication dynamique favorisée par une union des producteurs suisses. « Mieux communiquer sur les vins suisses avant de mettre en avant de une région, une appellation, un domaine« . La phase de différenciation viendrait cependant dans un deuxième temps. Le public étranger doit savoir que les vins suisses existent !

-Tirer le niveau des vins suisses vers un seul et même point, l’excellence. « Favoriser la qualité en réduisant les rendements et en privilégiant l’expression du terroir à travers le/les cépage(s) » :

Les prix des vins suisses ne justifient pas toujours leur niveau (les salaires suisses et le coût de la terre étant élevés, autant de facteurs favorisant entre autre ce cycle inflationnaire), alors « Quitte à vendre à un prix haut, autant que cela se remarque dans le verre … »

-Augmenter les actions groupées « Multiplication des salons de vins suisses« . Des actions ont déjà eu lieu en Chine l’année dernière, le Japon en bénéficiera cette année, et pourquoi pas la France l’année prochaine, l’Italie … ?

Conclusion :

La Suisse n’a pas offert jusque là aux amateurs de vin, la possibilité de mieux comprendre les vins produits. Par manque de connaissance et d’information, les consommateurs étrangers se tourneront plus facilement vers les pays, régions et appellations qu’ils connaissent déjà. Les prix repoussent très probablement le peu de prospects qui seraient ouverts à l’idée d’acheter une bouteille au restaurant ou chez le caviste (du moins, de ce que j’ai pu observer en France). L’action commence sur le terrain, au travers d’une communication d’unité et d’une qualité de vin irréprochable.

Le vignoble de Chablais
Le vignoble de Chablais

Quant aux vignerons suisses rencontrés dans le Vaudois le deuxième jour dans les superbes vignobles de Lavaux et de Chablais, peu ont été capables de nous donner des informations fiables et concrètes.

Par ailleurs, une dégustation de haute voltige avait été orchestrée par l’EHL le premier jour, me permettant de ne pas partir avec la simple vision que le potentiel des vins suisses n’était pas poussé à son maximum chez certains producteurs.

Chasselas, pinot gris, doral, riesling et sylvaner. Un vin mettant en avant le terroir puisque les vignes sont complantées.
Chasselas, pinot gris, doral, riesling et sylvaner. Un vin qui met en avant le terroir puisque les vignes sont complantées. Domaine de la Colombe

QUELQUES CEPAGES SUISSES REMARQUABLES :

Bon, cette fois-ci, c’est bien rentré dans ma petite tête, le cépage Chasselas se veut être le cépage fer de lance de la suisse viticole, tout du moins dans le Vaudois et dans le Valais. Suivent pour les blancs le Riesling, le Doral (cépage autochtone), le Pinot-Gris, la Petite Arvine, le Pinot-Blanc, le Chardonnay, le Riesling …

Les vins rouges dégustés étaient composés de Garanoir ( croisement du Gamay et du Reichesteiner), Gamaret (même croisement avec des caractéristiques différentes du Granoir ou Garanoir), Pinot-Noir, Gamay, Mondeuse, Plant-Robert (le frère du gamay, cépage autochtone du Lavaux), la Dôle, Merlot, Cabernet Sauvignon …

Une belle curiosité que ce Plant-Robert. Et hop 3 quilles de + dans la cave
Une belle curiosité que ce Plant-Robert. Et hop 3 quilles de + dans la cave

Un nouveau constat plus qu’important mais qui ne signifie cependant pas une quelconque mauvaise qualité : 99% des vins suisses sont élaborés à base de levures sélectionnées … Quelques domaines font des essais de réalisation de leur propre levure provenant du domaine (Raymond Paccot du Domaine de la Colombe entre autre vise à obtenir grâce à différentes tentatives sur des pieds de cuve, la levure la plus prolifique et la plus stable possible)

Le vignoble Vaudois s'étend sur les rives du Léman
Les vignoble Vaudois et une partie du vignoble Valaisan s’étendent sur les rives du Léman

Voici donc le nom des pépites remarquées :

1/ Domaine de la Colombe (Famille Paccot) :

Certainement l’un des porte-drapeaux de la révolution viti-vinicole suisse. Evoluant en biodynamie, il a su assumer ses choix et les expliquer. Un vrai, comme je les aime, celui qui te donne envie de pousser les portes et dont les vins parlent d’eux même. Un vigneron qui assume ses choix et qui repousse les limites de l’excellence.

2/ La Cave La Tine :

Hervé Fontannaz, touchant vigneron, l’âme du poète, de celui qui a le raisin dans la peau… Les blancs dégustés ont tous été d’un grand niveau ! Spectaculaire AOC Valais « Hermitage Vendanges Tardives » (cépage marsanne) 2009, sans aucune lourdeur (350 grammes de sucre résiduel) et d’une longueur marquante.

Un très beau moment de dégustation que cet Hermitage suisse ! La Cave La Tine
Un très beau moment de dégustation que cet Hermitage suisse ! La Cave La Tine

3/ Abbaye de Salaz :

Amateurs de Mondeuse, ne vous refusez rien. Des Chasselas du Chablais de très bon rapport prix/plaisir.

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4/ Coup de cœur au Plant-Robert… Et bien évidemment au Chasselas, à la fois complexe et percutant, dont les saveurs d’écorce de mandarine et de prunelle se mêlent à de jolis amers…

La Suisse, son horlogerie, ses chocolats mais aussi et surtout… Ses vins !

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LA SUITE DANS LES AVENTURES DE BINBIN FOUDEVIN

7 réflexions sur “BINBIN CHEZ LES HELVETES #Vinocamp

  1. Binbin,chez les helvétes,je n ai jamais bu que du très moyen  » hors de prix » rien à la cheville d un p’tit macon bien de chez nous!

    Bruno Guérin

    Axe Architecture 116, rue Hénon 69004 LYON (T) 04.78.39.26.26 (F) 04.78.39.25.91

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    1. Bruno,

      Les réponses relatives aux prix élevés des vins sont citées dans le texte; il est en effet actuellement très difficile de trouver le bon rapport prix/plaisir sur les vins suisses …
      Mais comme pour la Côte-Roannaise, j’arriverais je l’espère à vous convaincre…

      Benjamin

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